Publié le 25 novembre 2006 www.lefigaro.fr
Une situation étrange règne ces jours-ci dans la majorité. Elle n'était pas imprévisible. Elle était même si prévisible qu'on espérait vaguement l'éviter. Voilà qu'elle se développe avec brutalité.
Que se passe-t-il ? À gauche, les débats au sein du PS sont achevés. Comme prévu, Ségolène Royal l'a largement emporté sur ses compétiteurs. Du coup, il n'y en a plus que pour elle. On ne voit qu'elle dans la presse et sur le petit écran. On n'entend parler que d'elle à la radio et dans les conversations chez soi ou au bistrot. Ségolène Royal n'est pas une pensée qui va. C'est un phénomène de société. En cette fin d'automne, le silence Royal bat son plein.
C'est le moment que choisit une fraction non négligeable de la majorité au pouvoir pour se déchaîner contre Sarkozy. Nicolas Sarkozy n'est pas le parangon de toutes les vertus. Il ne manque pas de défauts qu'on passerait volontiers en revue. Il a une seule qualité : il est le seul à pouvoir l'emporter sur Ségolène Royal. Et encore : rien de moins sûr. Ce qui est certain, en revanche, et plus que certain, c'est que personne d'autre ne peut même envisager d'affronter le sourire de la Madone des non-dits. Elle a écrasé tous ceux de son camp. Elle écrasera tous ceux du camp adverse. Sauf - peut-être - Sarkozy. Ségolène a été choisie par les siens parce qu'elle était seule capable de battre Nicolas Sarkozy. On dirait que la droite au pouvoir n'a pas d'autre idée en tête que d'écarter Nicolas qui est le seul capable de battre Ségolène Royal.
L'argument des adversaires de Sarkozy est que rien n'est joué et qu'il faut laisser surgir d'éventuels candidats. L'argument serait recevable s'il y avait des candidats plausibles. Il n'y en a aucun. On agite régulièrement l'hypothèse d'une candidature de Jacques Chirac, de Dominique de Villepin, de Michèle Alliot-Marie. Je n'ai jamais cessé de voter Chirac. J'ai de la sympathie pour Villepin. Personne ne peut imaginer qui que ce soit d'autre que l'actuel ministre de l'Intérieur soit capable de l'emporter sur Ségolène Royal.
Il n'est pas question de se fier aveuglément aux sondages. Mais ils donnent des indications. Elles sont massives. Elles sont têtues. Il y a Ségolène Royal et il y a Nicolas Sarkozy. Un point, c'est tout. Les socialistes font front commun autour de Ségolène. La majorité se déchire autour de Nicolas. Lire la suite
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