Ségolène Royal a condamné samedi les propos "inadmissibles, abominables, odieux" tenus la veille devant elle par un député du Hezbollah, qui avait qualifié en arabe de "nazisme" l'occupation passée d'une partie du Liban par Israël, et a affirmé ne pas les avoir entendus.
Lors d'une rencontre entre Ségolène Royal et 17 députés de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale libanaise, le député du parti chiite pro-syrien Ali Ammar a déclaré en langue arabe : "Le nazisme qui a versé notre sang et qui a usurpé notre indépendance et notre souveraineté n'est pas moins mauvais que le nazisme qui a occupé la France".
Reprenant la parole, Royal se fit pourtant aimable. « Il y a beaucoup de choses que je partage dans ce que vous avez dit », dit elle. Et d’ajouter : « notamment votre analyse du rôle des États-Unis. » La France, certes, n’est pas sur la ligne diplomatique de Washington au Proche- Orient, mais de là à se trouver en phase avec le Hezbollah ! Il y a une marge que Royal n’a pas semblé mesurer sur le moment.
Le mot "nazya", prononcé deux fois en langue arabe, a été entendu clairement par de nombreux journalistes français présents dans la salle.
"Personne, personne ne m'empêchera de continuer à dialoguer avec des représentants démocratiquement élus", a-t-elle dit.
"Je continuerai à dialoguer, n'en déplaise à certains, avec tous les parlementaires ou toutes les autorités démocratiquement représentatives et je ne laisserai pas déformer le contenu d'une réunion ou les propos pour m'empêcher de continuer à parler", a-t-elle poursuivi.
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