Parmi les déclarations les plus surprenantes de Madame Royal en Chine, figure l’affirmation - lors de la conférence de presse finale de son périple touristique - selon laquelle nous gagnerions à méditer un autre point fort du modèle chinois, à savoir l'efficacité de la justice chinoise dont les tribunaux sont plus rapides qu'en France.
Il n’est pas inutile de rappeler que la Chine n'a rien d'un Etat de droit et d'une grande démocratie qui garantirait les libertés fondamentales et les droits de l'homme (pardon, "les droits humains"). La justice qui s'y pratique est la justice expéditive et partiale d'un régime autoritaire dirigé par un parti unique.
Rappelons aussi que la Chine pratique les exécutions capitales à tour de bras dans des conditions effroyables. On ne peut que lui recommander la lecture du dernier rapport annuel d'Amnesty International sur la peine de mort. En 2005, plus de 1 700 condamnés à mort ont été exécutés en Chine, et encore s'agit-il de chiffres qui sont vraisemblablement bien en dessous de la réalité (estimés selon la même organisation à 10 000 par an, soit 3 fois la population de Melle, commune de Charente-Maritime où Mme Royal est électoralement domiciliée). Cela revient à dire que 80% des exécutions capitales recensées dans le monde ont eu lieu dans ce pays.
Les condamnations et les exécutions capitales ont souvent lieu dans des stades ou sur des places publiques devant de gigantesques foules. Toujours selon Amnesty international (bulletin du 7 septembre 2006) : « Les condamnés sont le plus souvent abattus d’une balle dans la nuque. Cependant, de plus en plus souvent les exécutions ont lieu par injection létale dans des camionnettes d’exécution, une pratique qui facilite l’ablation d’organes sur les prisonniers exécutés ».
La liste des infractions passibles de la peine de mort de ne cesse par ailleurs de s’allonger et ne se limite pas aux crimes de sang (vols, corruption, bigamie, contrebande, piraterie informatique…).
Il est regrettable qu’une responsable politique française qui ambitionne de prendre en mains les destinées du pays dans un monde en plein bouleversement fasse preuve d’une telle légèreté sur des sujets aussi graves.
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